Rapport au Président : 25 recommandations pour l’Intelligence Artificielle en France

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Temps de lecture : 4 min

Alors que l’intelligence artificielle (IA) évolue à un rythme effréné, la Commission français de l’IA a publié le 13 mars 2024 un rapport contenant 25 recommandations pour que la France puisse tirer parti de cette révolution technologique et en saisir toutes les opportunités. 6 mois de travail, 600 auditions, 7 000 consultations et 25 sessions plénières auront permis d’alimenter ce rapport destiné à éclairer les pouvoirs publics sur les décisions à prendre pour faire de la France un pays à la pointe de l’IA.

La Commission de l’intelligence artificielle a remis au président de la République, le 13 mars 2024, un rapport contenant 25 recommandations pour faire de la France un acteur majeur de la révolution technologique de l’intelligence artificielle (IA). Cette commission est co-présidée par Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’ENS et Philippe Aghion, professeur au Collège de France et économiste.

Le rapport suggère notamment de créer un fonds dédié de 10 Md€ pour financer l’écosystème, des crédits d’impôt IA pour développer la puissance de calcul. Par ailleurs, les contraintes sur l’accès aux données doivent être assouplies et la formation renforcée. 7 recommandations prioritaires sont par ailleurs faites par les membres de la Commission.

Rapport « IA : notre ambition pour la France »
Source: Commission de l’intelligence artificielle
  • 7 recommandations prioritaires
La Commission formule 25 recommandations à destination des pouvoirs publics, parmi lesquelles 7 prioritaires si la France veut mener en Europe une dynamique d’appropriation collective et de déploiement du plein potentiel de l’IA :
  1. Créer les conditions d’une appropriation collective de l’IA et de ses enjeux en lançant un plan de sensibilisation et de formation de la nation.
  2. Investir massivement dans les entreprises du numérique et la transformation des entreprises pour soutenir l’écosystème français de l’IA et en faire l’un des premiers mondiaux.
  3. Faire de la France et de l’Europe un pôle majeur de la puissance de calcul, à court comme à moyen terme.
  4. Transformer notre approche de la donnée personnelle pour continuer à protéger tout en facilitant l’innovation au service de nos besoins.
  5. Assurer le rayonnement de la culture française en permettant l’accès aux contenus culturels dans le respect des droits de propriété intellectuelle.
  6. Assumer le principe d’une expérimentation dans la recherche publique en IA pour en renforcer l’attractivité.
  7. Structurer une initiative diplomatique cohérente et concrète visant la fondation d’une gouvernance mondiale de l’IA.
Les membres de la Commission entouent Emmanuel Macron lors de la remise du rapport.
  • Extrait du Châpitre 1.6: L’IA met-elle en danger la création artistique ?

Comme d’autres technologies avant elle, l’IA s’intègre dans les processus de création pour servir la création humaine. Elle fragilise cependant le secteur car elle constitue un immense défi pour les créateurs, leurs compétences, carrières et rémunérations.

De Hollywood à Paris, de l’Europe à l’Inde, les créateurs et leurs organisations sont inquiets. Les modèles d’IA générative font penser que la création artistique est en danger, tant leur adoption a été rapide pour la génération de texte, d’image et de vidéo. La création est placée face au défi de l’IA qui, de requête en requête, demande à un logiciel (Dall-E, MidJourney, Adobe Firefly…) d’affiner une création de texte ou d’images, de créer ou résumer un texte, voire d’écrire ou figurer « à la manière de… ». Cette pulvérisation d’« IA créatives » semble dresser un immense défi pour les créateurs, comme deux décennies plus tôt la démocratisation des publications personnelles sur le Web à côté des médias dits traditionnels. Cette précédente mutation a rendu moins étanches les frontières de l’amateur au professionnel. Les IA, notamment génératives, abaissent elles aussi les barrières de la création artistiques. Mais elles font davantage que cela. …

Dans plusieurs domaines — musique, architecture, multimédia… —, l’IA générative ne constitue pas une rupture. Elle s’ajoute à la longue histoire d’adoption de strates technologiques pour la composition, les arrangements, la conception, la production. Elle s’intègre dans des processus de création, qui passent de tous les univers possibles, par de multiples sélections et itérations, à une œuvre. Des usages d’IA peuvent accélérer des temps de création, ouvrir de nouveaux espaces, favoriser, nourrir, augmenter la créativité. D’ailleurs, le développement d’IA spécifiques, singulières et personnelles pour les artistes, pourrait permettre d’identifier et d’approfondir un style propre. …

S’ouvrent ainsi deux chantiers. D’une part la nécessaire reconnaissance de la création humaine, son identification, son caractère irréductible qui tient à son originalité et mérite distinction et protection. D’autre part, la juste rémunération de la création humaine, indispensable à une réception harmonieuse de l’IA dans le secteur culturel”.

La Commission est composée aussi bien de représentants de grandes entreprises françaises (Renault, Decathlon) que des éditeurs français (Mistral, Dassault Systèmes), américains (Google Deep Mind, Meta), des personnalités du monde académique (PRAIRIE, INRIA, Université Paris-Saclay), des personnalités politiques (Gilles Babinet, Cédric O) ou associatives et syndicales (CFDT, Omidyar Network).

  • La stratégie nationale pour l’intelligence artificielle

Faisant suite à la vision apportée par la mission Villani, la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle a jeté les bases d’une structuration de long terme de l’écosystème d’IA, à tous les stades du développement technologique : recherche, développements et innovations, applicatifs, mise sur le marché et diffusion intersectorielle, soutien et encadrement du déploiement.

Le 19 septembre 2023 le Comité de l’intelligence artificielle générative a été lancé. Ce Comité réunit des acteurs de différents secteurs (culturel, économique, technologique, de recherche), pour contribuer à éclairer les décisions du Gouvernement et faire de la France un pays à la pointe de la révolution de l’intelligence artificielle.

Initialement dotée de près de 1,5 milliard d’euros sur la période 2018-2022, la première phase de la stratégie nationale pour l’IA tend à positionner la France comme l’un des leaders mondiaux de cet ensemble de disciplines scientifiques et de technologies-clés du traitement de l’information.

Pour aller plus loin: Télécharger le rapport « IA : notre ambition pour la France » Commission de l’intelligence artificielle. 25 propositions pour saisir les opportunités de l’intelligence artificielle. PDF – 130 pages – 5.55 Mo.

www.gouvernement.fr/actualite/25-recommandations-pour-lia-en-france

SOURCE: Commission de l’intelligence artificielle

PHOTOS: Commission de l’intelligence artificielle

Date de première publication: 14/03/2024

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