Le centre d’art numérique Mercer de New York promet de réinventer le format des expériences immersives et sensorielles

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Le centre d’art numérique Mercer Labs a ouvert partiellement ses portes en janvier 2024, dans le quartier financier de Manhattan. Créé par l’artiste Roy Nachum et l’investisseur Michael Cayre qui y ont investi 35 millions de dollars, cet ancien centre commercial est totalement accessible depuis le 28 mars 2024.

The Mercer Labs Museum of Art and Technology est né de l’imagination de Roy Nachum, peintre, sculpteur et concepteur de son et lumière. Il l’a conçu comme un “lieu où les hiérarchies traditionnelles entre l’art, l’architecture, le design, la technologie et la culture sont dissoutes” et où “la diversité et l’inclusion sont célébrées”. 

 

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L’artiste explique que la série d’installations “redéfinit l’expérience muséale à travers 15 espaces d’exposition interactifs, des rencontres sonores uniques et des installations immersives où la relation entre l’art et la technologie est remise en question”. “Dans chaque musée, dans chaque galerie, vous ne pouvez pas toucher l’œuvre. Nous voulons que les gens ici touchent l’œuvre, interagissent avec l’œuvre”, a-t-il déclaré à l’AFP.

  • 14 expériences immersives 

Les fondateurs présentent Mercer Labs comme un “musée d’art et de technologie”. À son ouverture en janvier 2024, il proposait 14 espaces d’exposition qui utilisent des projecteurs de haute technologie, des écrans numériques, des lumières LED et des systèmes sonores pour présenter notamment les créations de Nachum.

Parmi ces premières installations, une salle circulaire appelée The Window, dans laquelle les visiteurs entrent et marchent dans une bulle en mettant des housses en plastique sur leurs chaussures. Un écran suspendu affiche un objet ondulant qui ressemble à un coquillage mal formé. Le visiteur est ainsi attiré dans une salle obscure où sont projetés aux murs, sol et plafond des vidéos, photos, hologrammes créés par Nachum, dans une ambiance de boîte de nuit avec musique électronique et nuages de vapeur d’eau.

Dans une autre pièce, pour une immersion sonore « en 4D », il est possible de s’allonger sur une épaisse moquette, toucher des cloisons matelassées et s’assoupir sous une lumière bleue.

Plus loin dans le parcours, un espace de 500 mètres carrés avec des plafonds de 5 mètres, utilise 26 projecteurs pour afficher des images changeantes et contorsionnées des œuvres de Nachum : un oiseau géant battant des ailes, une cascade de pétales de fleurs, une personne portant une couronne … Les vidéos, photos et hologrammes de Nachum sont ainsi projetés sur les murs, le sol et le plafond, conférant à l’espace une atmosphère de discothèque avec machine à fumée et rythmes de DJ.

Dans une autre expérience, les visiteurs peuvent saisir un souhait sur un ordinateur, puis entrer dans un espace doté d’une série de tubes qui envoient leur souhait, symbolisé par un objet brillamment éclairé, zoomant dans la pièce.

  • La technologie, “un autre crayon”

Dans la « chambre du dragon », 500 000 micro-lampes LED projetées et contrôlées par ordinateur dessinent des animaux mythologiques. L’exposition a déjà généré le plus de buzz en ligne.

En constante évolution, cette installation lumineuse créé ce que Nachum appelle un “éclairage volumétrique”, qui donne la sensation de marcher à travers un hologramme.

Nous voulons toucher tous les sens” s’enthousiasme Roy Nachum. “(La technologie est) un autre stylo, un autre pinceau. Nous l’utilisons ainsi et nous avons essayé de briser les limites et de créer de nouvelles technologies. Nous mélangeons tellement de technologies différentes en même temps pour essayer de créer quelque chose de nouveau”.

  • Un art vraiment accessible ?

Roy Nachum, né à Jérusalem en 1979 et installé à New York depuis 20 ans, est réputé dans le milieu du design pour avoir illustré en 2015 l’album « Anti » de la superstar Rihanna.

Sur la pochette du disque figure un enfant torse nu, les yeux bandés par une couronne dorée avec des inscriptions en braille.

Une image emblématique de l’oeuvre de Nachum, en hommage à sa grand-mère malvoyante, que l’on retrouve partout au Mercer Labs, sur des photos, vidéos, peintures et statues qu’il a créées.

L’artiste annonce que son nouvel espace immersif est “totalement” accessible”.

Certaines expositions présentent du braille, des écrans tactiles et des sons immersifs destinés aux visiteurs aveugles et malvoyants ainsi qu’aux voyants.

Dans l’une des salles, les participants malvoyants et voyants peuvent utiliser des masques de sommeil et écouter un ensemble de sons immersifs, afin de mieux comprendre les expériences de Nachum de 2004 grâce au toucher et à la navigation. Dans un autre espace encore, les invités déambulent dans une grotte recouverte d’hortensias roses qui peuvent être explorées par le toucher.

Un article récent du New York Times émet cependant des réserves sur le caractère réellement accessible du Mercel Labs.

  • Collaborer avec d’autres artistes 

Au-delà de ses partenariats avec des marques de luxe, Nachum espère également collaborer avec d’autres artistes, musiciens, poètes, acteurs et architectes. 

Un espace privé de Mercer Labs comprend un studio d’art doté d’imprimantes 3D et d’ordinateurs ainsi que de peintures à l’huile, de craie, de toiles et d’autres outils d’art physique et numérique.

De nouvelles expositions arriveront aux Mercer Labs en mai, juin et juillet, dont une consacrée à la poésie.

 

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  • Plus de 50 000 billets déjà vendus malgré un prix d’entrée de 50 $

Le promoteur immobilier Michael Cayre et sa famille restent les principaux bailleurs de fonds de Mercer Labs, et annoncent un investissement de 35 millions de dollars.

Ils affirment que l’espace a vendu plus de 50 000 billets depuis son ouverture en janvier 2024.

Une belle performance vu que les billets pour environ 1H30 d’expérience sont facturés aux adultes 52 $ (47.9 euros)  et 46 $ (42.3 euros) en tarif réduit, pour étudiants, seniors et jeunes.

  • L’artiste et l’investisseur 

Michael Cayre est un collectionneur d’art et un promoteur immobilier ultra-riche dont la famille possède Midtown Equities, une société d’investissement possédant plus de 100 propriétés à New York, Washington, DC et ailleurs.

Les deux se sont rencontrés à Soho grâce à une connaissance commune et Cayre a collectionné certaines des œuvres de Nachum. Plus tard, ils se sont rendus ensemble à Tokyo, où ils ont visité les célèbres installations immersives créées par le collectif japonais d’art technologique teamLab, ce qui leur a donné l’idée de se lancer dans les expériences immersives.

Le secteur s’est déjà largement développé aux États-Unis, avec notamment les espaces permanents de Meow Wolf, à Santa Fe, Las Vegas et Denver, de Superblue, qui a ouvert ses portes à Miami en 2021 ou le Hall des Lumières, à NYC, co-exploité par Culturespaces et IMG. La pandémie a mis en danger une partie des implantations américaines de la société canadienne Lighthouse Immersive, mais les espaces immersifs américains se sont révélés globalement résistants. Et d’autres lieux devraient encore ouvrir prochainement.

Informations pratiques

Mercer Labs NYC

21 Dey St, New York, NY 10007, USA

Quartier du World Trade Center et du City Hall Park

Horaires: du lundi au vendredi (11.00 – 22.00), le samedi et dimanche (10.00 – 22.00).

Tarifs: adultes 52 $ (47.9 euros) et 46 $ (42.3 euros) en tarif réduit, pour étudiants, seniors et jeunes.

www.mercerlabs.com/

SOURCES: Mercer Labs, presse

PHOTOS: Mercer Labs

Date de première publication: 28/03/2024

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