Le LACMA intègre à sa collection le plus grand nombre d’œuvres d’art blockchain en Amérique du Nord

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Le 13 février 2023, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) a annoncé l’intégration de la plus grande collection d’œuvres d’art frappées sur blockchain dans la collection d’un musée d’art américain. Grâce à un généreux don du collectionneur Cozomo de’ Medici, 22 œuvres numériques d’un groupe de 13 artistes internationaux – du Brésil, du Canada, de Chine, d’Angleterre, d’Allemagne, du Portugal et des États-Unis – font désormais partie ou sont promises au musée.

Avec des œuvres s’étendant de 2017 à 2022, la nouvelle collection d’œuvres NFT du LACMA reflète “un boom d’expérimentation artistique avec les technologies web3 comme la blockchain qui bourgeonnent depuis les années 2010”.

  • 22 œuvres d’art numériques de 13 artistes

Grâce au don d’un collectionneur qui porte le pseudonyme de Cozomo de’ Medici, 22 œuvres d’art numériques d’un groupe d’artistes internationaux font donc désormais partie ou sont promises à la collection permanente du musée.

Les pièces d’un groupe de 13 artistes du Brésil, du Canada, de Chine, d’Angleterre, d’Allemagne, du Portugal et des États-Unis s’étendent de 2017 à 2022. Elles reflètent “la croissance de l’expérimentation artistique avec des technologies en ligne comme la blockchain qui bourgeonnent depuis les années 2010” comme le dit le musée.

Sont notamment représentés dans cette collection certains des artistes génératifs les plus recherchés du nouveau territoire NFT, notamment Dmitri Cherniak, Cai Guo-Quiang, Matt DesLauriers et Monica Rizzoli. Des NFT à collectionner de CryptoPunks (Larvalabs) et World of Women ont également été inclus dans le don.

Le don comprend comprend CryptoPunks NFT # 3831, qui a été vendu pour la dernière fois pour 2,1 millions de dollars d’ETH en 2021.

Le LACMA inclura également plusieurs autres œuvres d’art génératif frappées en NFT dans sa collection en dehors de celles données par de’ Medici. John Gerrard a fait don de l’une de ses œuvres de la série “Petrol National”, qui ont été présentées par la galerie Pace en 2022. Erick Calderon, fondateur de la plateforme d’art génératif NFT Art Blocks, Tom Sachs, Jessica Wimbly et d’autres ont également inclus leurs NFT dans la collection du LACMA.

“Pendant des décennies, les artistes ont intégré la technologie dans leur pratique, et l’intersection de l’art et de la technologie est au cœur de la programmation de LACMA depuis les années 60”, a déclaré Michael Govan, PDG de LACMA“En tant que l’un des premiers musées à soutenir l’expérimentation technologique des artistes, il est normal que LACMA reçoive la première collection muséale d’art blockchain.”

  • Un mécène anonyme 

Cozomo de’ Medici est un collectionneur qui se cache derrière le rappeur Snoop Dogg ou qui est très lié à lui. Il est également un acteur majeur du Web3.

Le LACMA a décrit son don comme “la plus grande collection d’œuvres d’art blockchain intégrée à la collection d’un musée d’art américain”.

Le mécène De’ Medici a tweeté l’espoir “que ce don contribue à cimenter à jamais le mouvement artistique en chaîne dans le canon de l’histoire de l’art et ouvre la voie aux musées du monde entier pour qu’ils détiennent les plus grandes œuvres numériques aux côtés des plus grandes pièces physiques”.

“J’ai été présenté à Michael [Govan] et Elizabeth [Wiatt] au LACMA et ils s’intéressent depuis longtemps aux œuvres d’art numériques innovantes”, a déclaré le collectionneur et mécène de’ Medici“Je leur ai parlé de ma collection, qui raconte l’histoire de l’art en chaîne, notre évolution jusqu’à présent. Cette conversation a suscité l’idée de faire un don d’une partie importante de cette collection au LACMA, ce qui aiderait à y créer une solide collection d’arts numériques”.

  • Utilisation mesurée du terme “NFT”

L’annonce du LACMA évite d’utiliser de manière trop visible le terme “NFT”, un acronyme largement stigmatisé par certains sceptiques du Web3, par la presse et par le grand public.

La plate-forme de discussion en ligne Reddit, par exemple, appelle ses NFT des “avatars à collectionner”.

Dans une interview avec ArtNews, de’ Medici a déclaré que le LACMA  et lui avaient intentionnellement choisi de l’appeler “art de la blockchain” ou “art en chaîne” pour éviter le terme trop controversé “NFT”. “Le mot NFT est stigmatisé, nous nous en sommes donc éloignés”, a déclaré le collectionneur.

Monica Rizzolli, Fragments of an Infinite Field #923, Summer , 2021, .JPG livré en tant que NFT, Los Angeles County Museum of Art, don de la collection Cozomo de’ Medici
© Monica Rizzolli, image reproduite avec l’aimable autorisation de l’artiste
  • Une exposition sur les nouvelles pratiques artistiques technologiques

L’annonce survient juste après l’ouverture dimanche de l’exposition Coded: Art Enters the Computer Age, 1952–1982, qui explore les pratiques artistiques en relation avec l’essor de la technologie informatique et de la conscience à l’ère du mainframe, qui est à l’affiche au LACMA jusqu’au 12 juillet 2023.

Dans le cadre de cette exposition, le Art + Technology Lab du LACMA présente une œuvre numérique en deux parties de Casey Reas : une simulation et un hommage à la proposition non réalisée de Victor Vasarely pour le programme d’art et de technologie du LACMA (1967-1971). Envisagée à une époque où Vasarely s’intéressait à la cybernétique et à la permutation, la proposition définissait une machine composée de lumières disposées dans une grille qui générerait des millions de motifs visuels différents liés à ses peintures. Estimé à 2 000 000 USD à fabriquer à l’époque, le projet a été jugé prohibitif et n’a pas été réalisé. Commandée par LACMA, la réponse de Reas est présentée en deux parties. METAVASARELY, le premier volet, explore et simule la machine proposée par Vasarely, tandis que le second, An Empty Room, consiste en un hommage de l’art génératif à Vasarely.  unframed.lacma.org/2023/02/13/introducing-metavasarely-and-empty-room-two-part-digital-work-casey-reas

En 2022, le LACMA avait déjà annoncé la création d’un fonds soutenu par Paris Hilton pour acheter des œuvres d’art numériques d’artistes féminines. (ARTICLE CLIC: Nouvelle mécène du LACMA, Paris Hilton finance l’acquisition d’œuvres numériques de femmes artistes)

  • Les musées (d’art moderne) intègrent enfin les NFT à leur collection

Le LACMA n’est pas le seul musée à acquérir des NFT. En janvier 2023, le SFMOMA a intégré un premier NFT dans sa collection. (ARTICLE CLIC: Le SFMoMA acquiert son premier NFT, une œuvre de la pionnière de l’art numérique Lynn Hershman Leeson) Le musée Granet d’Aix a été le premier musée français a annoncer une telle intégration dans sa collection (ARTICLE CLIC: Le Musée Granet d’Aix en Provence intègre des créations NFT à une exposition et à sa collection) suivi par le Centre Pompidou qui a révélé le 10 février 2023 avoir acquis une petite collection de NFT. (ARTICLE CLIC: Le Centre Pompidou révèle les premières œuvres blockchain et NFT qui entrent dans sa collection) En novembre 2022, Yuga Labs avait fait don d’un Crypto Punk à l’ICA Miami.

Le blog du LACMA a publié une série d’articles sur le thème “musées et NFT”. unframed.lacma.org/2021/07/12/nfts-and-museum-part-1-nfts-101 (1er article sur 4)

unframed.lacma.org/2022/07/05/nfts-and-museum-blockchain-carbon-emissions-and-mitigation

SOURCES: LACMA, presse

PHOTOS: LACMA

PHOTO du carrousel: 3 oeuvres NFT données par la collection Cozomo de’ Medici. (De gauche à droite) Dmitri Cherniak, “Ringers #962”, 2021, .JPG livré en tant que NFT, LACMA © Dmitri Cherniak, image reproduite avec l’aimable autorisation de l’artiste; Matt DesLauriers, “Meridian #547,” 2021, .JPG livré en tant que NFT © Matt DesLauriers, image reproduite avec l’aimable autorisation de l’artiste ; Monica Rizzolli, “Fragments of an Infinite Field #800, Autumn”, 2021, .JPG livré en tant que NFT © Monica Rizzolli, image reproduite avec l’aimable autorisation de l’artiste. | Images reproduites avec l’aimable autorisation de LACMA

Date de première publication: 14/02/2023

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